Agnès Bihl – 36 heures de la vie d’une femme

(roga) Le féminisme est-il soluble dans l’humour? Si d’aucun (mâle) niait cette éventualité, c’est une chanteuse et écrivaine française qui livre une preuve éclatante.

Depuis 5 albums, Agnès Bihl est ancrée dans une tradition – à la limite du «vintage» pour la forme – de chanson à thème, où le texte garde toute sa force corrosive. Sur ce fulgurant album au titre emblématique Agnès Bihl accorde une importance telle aux paroles que le carcan d’une chanson ne suffit pas et qu’elle aboutit par publier en parallèle un bouquin éponyme de 14 nouvelles qui s’inspirent librement de la version chantée.

Bien qu’établie à gauche, Agnès Bihl ne garde pas moins une agréable distance par rapport aux «deux partis de droite» qui gouvernent en alternance le pays, sous la menace de l’avènement du fascisme qui lui fait perdre son humour. En attendant, cet album déborde de fraîcheur par des chansons justes, le plus souvent rigolotes, mais où le rire reste parfois coincé dans la gorge, comme pour celle («Le baiser de la concierge ») rappelant des trahisons refoulées.

Agnès Bihl : 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24, c’est pas assez), album paru chez Banco Music, livre chez Don Quichotte en 2013.

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