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(ck) Silvia Avallone, née en 1984 à Biella, n’est pas une inconnue ; en 2010 son premier roman « D’acier » a connu un grand succès en Italie et à l’étranger.

Au centre du nouveau roman, deux jeunes, Marina et Andrea, vivent dans un bourg désolé d’une vallée piémontaise isolée. Ils font partie d’ « une génération exclue de tout, née au mauvais moment au mauvais endroit. » Bien qu’amoureux depuis l’adolescence, une vie commune semble impossible vu les rêves tout à fait contraires des deux protagonistes.

Marina, d’une beauté à couper le souffle et avec une voix exceptionnelle, voit son avenir sur les plateaux de télé. Elle veut devenir une diva pour oublier sa vie misérable à côté d’une mère alcoolique et d’un père menteur, qui l’a toujours déçue. Andrea par contre, fils de notables et universitaire, juge qu’il est illusoire d’attendre la fin de la crise. Il veut retourner à la terre et reprend la ferme d’alpage de son grand-père, démarche qui est totalement désapprouvée par son père qui a honte de son fils.

Silvia Avallone raconte une histoire captivante. A côté de Marina et Andrea, la vallée figure comme troisième protagoniste du récit : flanquée de montagnes de granit, avec des filatures abandonnées le long de ses routes, elles exerce une grande fascination sur le couple. Des jeunes sans travail fixe ni domicile se réinstallent dans les habitations abandonnées pour y faire leur vie.

La force du livre, c’est son authenticité. L’auteure n’a pas inventé la Valle Cervo, ses grands-parents y ont vécu. Elle réussit à lier de façon captivante le passé et l’avenir de sa génération : pour faire face à la crise, certains ont le courage de retourner à la terre pour y construire leur vie.

(Liana Levi 2014, 539 pages)