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Pour la septième fois, la plateforme d’action Journée internationale des femmes (JIF), lance sa campagne de sensibilisation et de travail politique, qui, en 2018, met le focus sur la précarité féminine. La plateforme a élaboré un document qui reprend quelques domaines clefs en la matière.
A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 8 mars, nous présenterons chaque jour un aspect voire une revendication en détail en rapport avec la précarité féminine et nous vous donnons rendez-vous le 8 mars entre 12 et 14 heures à la place d’Armes pour la grande mobilisation publique de cette année, les chantiers de l’égalité, pour apporter votre coup de pelle quant à nombreux chantiers en matière d’égalité entre les sexes qui restent encore à travailler !
« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de ré-assumer ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible. »[1]
Notre document se base sur l’étude de publications sur le sujet tout comme sur des consultations ciblées d’acteur-e-s sur le terrain.
Consciente de la dimension multifactorielle de la précarité au féminin, nous ne prétendons pas recouvrir l’intégralité des facteurs à prendre en compte. Le document se concentre sur une série d’éléments identifiés comme étant de grande importance, à savoir, le marché du travail, les pensions de vieillesses, le revenu minimum garanti, les familles monoparentales, les ressortissantes de pays tiers, la santé et le logement.
L’autonomisation des femmes est une condition essentielle à la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes.
Les femmes au Luxembourg ont-elles le même degré d’autonomie que les hommes ? Qui dit autonomie pense bien entendu à la capacité de tout-e un-e chacun-e de subvenir à ses propres besoins, donc à l’autonomie financière.
Le plan d’égalité des femmes et des hommes 2015-2018 du gouvernement mentionne l’égalité dans l’emploi parmi ses 6 priorités. Les mesures évoquées concernent exclusivement le programme des actions positives, donc une mesure de sensibilisation.
Le taux d’emploi est un des indicateurs souvent évoqués pour mesurer la participation des femmes et des hommes au marché du travail. [2]
Selon les statistiques de l’Organisation de Coopération et de développement Economiques (OCDE), au quatrième quarta de 2015[3], au Luxembourg, le taux d’emploi masculin se situait à 71,3% alors que le taux d’emploi féminin était à 60,8%, soit une différence d’environ 10 points. Si on considère ce taux en équivalent temps plein (ETP), la différence augmente fortement. En effet, nous notons alors un taux d’emploi masculin de 71,8% et un taux d’emploi féminin de 51,4%. Bien entendu, ces chiffres s’expliquent par le temps partiel, lequel se conjugue encore toujours au féminin. En effet, alors que la part des hommes actifs qui travaillent à temps partiel en 2015 était de 5,2%, celle des femmes actives se situait à 26,7%. Plus d’un quart des femmes salariées ont donc des emplois à temps partiel.
Selon le rapport « Quality of work, Luxembourg, 2017[4], presque 33% des femmes occupées à temps partiel travaillent entre 16 et 20 heures par semaine. La raison principale du travail à temps partiel pour les femmes est liée à leurs responsabilités personnelles et familiales (enfants, personnes âgées, …) : cela concerne 58% des femmes travaillant à temps partiel (contre 22% des hommes). La part des emplois à temps partiel est plus importante dans les professions peu qualifiées (58% des femmes travaillant dans les emplois non qualifiés travaillent à temps partiel, selon l’enquête sur les forces de travail 2015, contre 22% pour les professions intellectuelles et scientifiques).
Or, qui dit temps partiel, dit salaire partiel et pensions de retraite partielles !
S’il est vrai que les femmes ont investi le marché du travail, il est tout aussi vrai que les hommes n’ont pas fait de même par rapport à la sphère privée qui reste de l’apanage des femmes. Selon l’enquête sur l’emploi du temps (Statec), Les femmes consacrent environ 4h (3h53), soit deux fois plus que les hommes aux tâches ménagères et au soin des enfants. Après la naissance de leur premier enfant, 46% des femmes éligibles prennent le congé parental; contre 11%[5] des hommes éligibles (source: Valentova et Bia, 2013, LISER, Rapport pour le Ministère de la Famille).
Les conséquences de ces différences sont notamment la persistance d’une différence de salaire brut horaire et la ségrégation tant horizontale que verticale de notre marché du travail. En effet, en 2015, l’écart salarial entre femmes et hommes atteignait 5.5% au Luxembourg (Cet écart est calculé comme la différence entre le taux horaire brut des hommes et des femmes, en % du taux horaire brut des hommes, Eurostat).
Enfin, pour ce qui est du volet consacré au marché du travail, la plate-forme tient à évoquer le travail non déclaré. La nature de ce travail fait que nous ne disposons pas de statistiques précises sur ce phénomène. Personne ne peut toutefois nier son existence. Il est bien connu qu’un certain nombre de femmes effectuent des travaux « au noir » chez les particuliers.
Depuis quelques temps, un phénomène s’installe peu à peu au Luxembourg. Il s’agit de l’emploi de personnes munies d’un visa touristique et qui sont « engagées » sans être déclarées pour garder des personnes dépendantes.
Ces deux formes de travail clandestin touchent particulièrement les femmes qui se retrouvent sans couverture individuelle de la sécurité sociale et, bien souvent, avec des revenus inférieurs au salaire social minimum (SSM).
Selon diverses études, les personnes LGBT, tout en se voyant confrontées aux mêmes risques socio-économiques que les autres personnes, ont à faire face à des obstacles spécifiques en raison de leur orientation sexuelle/identité de genre. Elles sont, par conséquent, plus à risque à subir la précarité dès leur plus jeune âge.[6]
La plate-forme revendique :
[1] J.WRESINSKI. Grande pauvreté et précarité économique et sociale. Paris, Journal Officiel, 1987, p 14.
[2] La plate-forme se base sur les statistiques de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) lesquelles sont systématiquement ventilées par sexe et renseignent sur un plus grand nombre d’indicateurs qui nous paraissent importants. Les derniers chiffres disponibles sont de l’année 2015, http://stats.oecd.org/index.aspx?queryid=54749
[3] Pour les 15-64 ans
[4] https://www.csl.lu/fr/publications-newsletters/publications
[5] En 2014, 20% des congés parentaux ont été pris par des hommes, source Doc parlementaire No 6935
[6] Voir notamment : https://williamsinstitute.law.ucla.edu/williams-in-the-news/beyond-stereotypes-poverty-in-the-lgbt-community/
[7] http://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_INSTRUMENT_ID:312301
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