La chair – Rosa Montero

(Th. Gorza) On nous trimbale toujours les clichés stéréotypes des femmes « d’un certain âge », catastrophées parce que délaissées par leur mari pour une plus jeune, et bien, en voilà une, Soledad, le nom l’indique, qui ne se contente pas d’un mari et d’une multitude d’enfants pour parfaire sa vie. Ayant tout juste « fêté » ses soixante ans, elle réussit bien sa vie comme commissaire et est en train de préparer une exposition sur des écrivainEs mauditEs. Mais -shit happens- son dernier amant, beaucoup plus jeune qu’elle, la quitte pour sa femme qui attend un enfant. Les rôles sont donc renversés, elle contracte un call boy, au début pour rendre jaloux son ex-amant, puis au fur et à mesure qu’une sorte de relation amoureuse, d’attirance sexuelle s’en suit, elle essaie d’oublier qu’elle le paie ! Lui, Adam, russe, a choisi la prostitution afin de se faire au plus vite un max de fric pour sortir de la vie misérable qu’il mène. Les deux ont un passé qui les hante et qui influe sur leur présent. Elle a une sœur, Dolores, internée en hôpital psychiatrique parce qu’elle n’a pas su gérer ses souvenirs d’une enfance très douloureuse. Soledad a peur de sombrer elle-même dans la folie. Le sujet de son exposition n’est donc pas choisi par hasard. Au cours de son travail, elle rencontre une jeune femme qui se met dans son chemin et lui fait sentir qu’elle pourrait bien laisser la place à des jeunettes dynamiques désireuses de faire carrière.

Un livre féministe, une dissertation sur l’amour et ses déceptions, mettant en cause les stéréotypes existants contre lesquels la protagoniste se bat comme elle peut.

(Métailié 2017, 196 pages)

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