Lettre ouverte de deux anciennes élèves du LCD

Lettre ouverte à la direction du LCD et à toutes les personnes au sein du MENJE
responsables d’élucider les reproches à l’encontre d’un enseignant du LCD

Ce qui s’est passé au LCD, respectivement ce qui ne s’est justement pas passé, ne peut
plus être changé. Qu’un professeur harcèle pendant des années des jeunes et que
personne ne (veuille) remarque(r) cela ou que ces reproches, concernant un sujet si
primordial, ne soient pas pris au sérieux par les enseignants responsables: ceci est
cependant impardonnable et ne peut encore moins être oublié. Voilà pourquoi, nous
réclamons un traitement rapide et transparent de tous les reproches à l’encontre de cet
enseignant et toutes les personnes n’ayant pas réagi aussi rapidement que le demandait la
gravité des faits.

Le LCD et surtout les instances responsables du MENJE ont ainsi l’opportunité de
reconstruire, du moins un peu, cette confiance qui a été dans ce cas-ci bafouée à de
multiples reprises et cela pendant des années en ne voulant rien voir, rien dire et rien faire.
Ce cas au sein du LCD n’est PAS un cas isolé. Il existe d’autres cas au sein du LCD où des
élèves se sont senti.e.s mal à l’aise suite à des comportements inappropriés. Il existe
d’autres cas dans d’autres écoles et ceci se répète encore et encore. Ces cas existent
partout et dans toutes les institutions. Et la seule chose à faire est un traitement cohérent de
ces reproches. La culture du silence doit cesser ! Voilà pourquoi, un travail de sensibilisation
conséquent auprès des jeunes, des parents et des enseignants est nécessaire afin que
chaque personne puisse identifier le harcèlement pour ce qu’il est : une transgression des
limites.
Il est inconcevable que des jeunes n’osent pas dénoncer du harcèlement peu importe sa
nature, parce qu’on leur transmet le sentiment qu’ils.elles ne sont pas pris.es au sérieux,
que la situation « n’est pas si dramatique » et qu’enfin, de toute façon, rien ne sera fait. Ou
que dans le pire des cas, ils.elles deviennent à leur tour victimes de menaces verbales ou
écrites. Ceci rend non seulement toutes les personnes n’ayant pas agi co-responsables,
mais surtout aussi ceux et celles qui ont essayé de lutter activement contre la prise au
sérieux et le traitement adéquat de ces reproches. Mais justement ceci semble avoir été le
cas au LCD. Et cela doit avoir des conséquences !

Notre profond respect va envers les jeunes, qui ne se sont pas laissé.e.s intimider ou
renvoyer, qui ont insisté à ce que leurs reproches soient pris au sérieux, même si on leur a
mis des bâtons dans les roues. Pour ils.elles, pour chacun.e qui a vécu ces injustices et
pour protéger chacun.e d’agressions à l’avenir, nous réclamons que le LCD et les instances
respectives montrent l’exemple.
Pour ce qui s’est passé, respectivement pas passé, nous réclamons: 1. Que chaque
reproche soit traité de manière rapide et transparente, 2. Qu’à tous les niveaux on élucide,
pourquoi des mesures conséquentes n’ont pas été prises plus tôt ; après tout ce
professeur harcelait depuis au moins huit ans ! 3. Que le LCD entre en dialogue ouvert
avec les jeunes concerné.e.s et 4. Que le LCD ou le Commissaire de gouvernement aux
affaires disciplinaires responsable s’engage aussi publiquement à élucider d’autres cas de
harcèlement en mettant en place un outil par lequel les concerné.e.s peuvent prendre
contact (p.ex. adresse électronique).

Afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise, nous réclamons l’introduction de
concepts généraux de protection au sein des écoles et des lycées. 1. Que des services
indépendants des hiérarchies internes de l’école, formés à ce sujet soient mises en place.
Que ces services soient connus par chaque jeune pour que des cas de transgressions et
d’agressions puissent être signalés confidentiellement (p.ex. la mise en place de Child
Protection Officers réclamée par l’Ombudsman pour enfants et jeunes) et qu’il y ait des
procédures clairs et connus de tous et toutes à suivre en cas de démarches de conseil
et de plaintes, qui permettent un traitement transparent des reproches. 2. Que les adultes
qui travaillent avec des enfants et des jeunes soient sensibilisé.e.s et formé.e.s
régulièrement aux sujets de la protection de l’enfance, de l’antisexisme et de
l’antiracisme 3. Que les jeunes soient éclairé.e.s davantage sur leurs droits pour que
chacun.e soit capable de reconnaître chaque transgression de limites (p.ex. dans le cadre
du cours Vie et Société ou dans le cadre de campagnes de sensibilisation) et 4. Qu’on
s’engage dans toutes les institutions et à chaque niveau, avec tous les acteur.rice.s pour
une culture de la vigilance. Où on veille à nommer les situations critiques de manière claire
et où des changements nécessaires sont rendus possible pour que des reproches comme
ceux-ci ne soient pas simplement atténués, mais correctement qualifiés et correctement
transmis aux instances compétentes.

A cette fin, il nous est aussi demandé en tant qu’élèves du LCD, ancien.ne.s élèves,
professeur.e.s et ancien.ne.s professeur.e.s, parents, partis politiques et
public luxembourgeois : N’arrêtons pas de demander justice, n’oublions pas ce débat. Ne
nous détournons pas de ce qui est problématique dans nos environnements directs et
intervenons, osons poser des questions et réclamer des réponses. Afin que nous puissions
lutter contre toutes formes d’intimidation, d’harcèlement, de violence et de discrimination.
LCD, les yeux sont rivés sur vous et les instances responsables, nous n’oublierons pas
ce qui s’est passé respectivement ce qui ne s’est pas passé au sein de ce lycée.
Services avec lesquels on peut prendre contact: Direction du LCD, police ou
Ombudsmann fir d’Rechter vum Kand (OkaJu). Concernant ce sujet, une réclamation a été
déposée auprès de l’OKaJu.

Plus d’informations sur la situation au LCD dans l’article “La culture du silence au sein du
LCD” dans le Lëtzebuerger Journal du 31.03.2021:
https://journal.lu/fr/la-culture-du-silence-au-sein-du-lcd.

JD & CW. Cette lettre a été écrite par deux anciennes élèves du LCD. Le but de cette
démarche n’est pas de mettre des individus en avant, mais de lancer un débat public à
travers toute la société. (Contact: oppenebreif.lcd@hotmail.com)

21.04.2021

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