Un livre remarquable, qui raconte l’histoire de la « musique des femmes » avec talent, tout en offrant la profondeur d’un essai et l’intérêt d’un manuel (des synthèses, des tableaux, une grande variété iconographique de 40 pages de bibliographie et discographie). Organisé chacun autour d’une grande créatrice (de Bingen à Tailleferre, en passant par Caccini, la Guerre, Martinez, Holmès, Smyth…), quatorze chapitres permettent de faire la connaissance de dizaines de compositrices, interprètes ou chefs, qui furent en leur temps fort célèbres, que les musicologues redécouvrent régulièrement, et dont la mémoire ne parvient pas à se fixer. En butte, de leur vivant, à des institutions (Eglise, enseignement, conservatoires…) favorisant systématiquement les musiciens hommes, tant du point de vue de leur carrière que de leur production, elles demeurent en effet ignorées des encyclopédies et des manuels, tandis que perdurent les préjugés sur l’incapacité des femmes à créer ou à diriger…