6ième revendication de la JIF sur la précarité féminine: Santé

nosdroitsJusqu’au 8 mars, nous présentons chaque jour un aspect voire une revendication en détail et nous vous donnons rendez-vous le jeudi 8 mars entre 12 et 14 heures à la place d’Armes pour la grande mobilisation publique, les chantiers de l’égalité, pour apporter votre “coup de pelle” aux nombreux chantiers en matière d’égalité entre les sexes qui restent encore à travailler !

Santé

Le Luxembourg a un système de sécurité sociale qui couvre une grande partie des personnes qui vivent sur son territoire. Toutefois, les personnes qui n’ont pas de titre de résidence n’ont pas de couverture sociale.

Témoignage recueillis par l’association « Médecins du Monde » :

Jusqu’en juillet 2017, Sophie[1] est venue souvent au Centre médical de Bonnevoie. Elle a 29 ans, est originaire d’un pays de l’UE et « vit dans la rue depuis longtemps, ici et là-bas, avec comme seul bien son caddy rempli d’histoire ». La solitude de Sophie a touché Isabelle, assistante sociale chez Médecins du Monde. Sophie est souvent revenue la voir pour être écoutée, mais pas seulement : « J’y vais assez souvent, ils m’aident pour mon estomac. Ils sont très réconfortants, ils donnent ce qu’on a besoin, c’est très gentil, ils ont mis fin à ma souffrance… » Aujourd’hui, Sophie ne vient plus. Elle a sûrement tenté sa chance ailleurs.

Sophie n’est pas seule à être dans une telle situation de précarité.

La plate-forme s’inquiète aussi particulièrement de la situation des femmes avec handicap pour lesquelles la précarité entraine de graves conséquences.

La plate-forme revendique :

  • la mise en place d’un système de protection sociale – qui prend aussi en compte la détresse psychique – incluant toutes les femmes vivant au Luxembourg, indépendamment de leur statut administratif ;
  • la généralisation du tiers-payant ;
  • l’accompagnement spécifique pour les femmes en situation de handicap.

La santé sexuelle, affective et reproductive concerne particulièrement les femmes. En situation de précarité et de privation matérielle, le choix de la contraception dépend forcément de son coût. Ainsi, la pose d’un stérilet, d’un patch ou d’un implant, pourtant des moyens de contraception fiables et de longue durée, pose particulièrement problème.

Dans le même contexte, il faut évoquer le prix à payer pour les serviettes hygiéniques, tampons et cups, articles de première nécessité pour toute femme qui toutefois ne sont pas taxés au taux de TVA réduit.

Enfin, la plate-forme s’inquiète du degré d’accès des femmes précaires aux mesures de dépistage et de soins des maladies sexuellement transmissible.

La plate-forme revendique :

  • l’accès gratuit à la contraception sans limite d’âge ;
  • l’application du taux réduit de la TVA aux produits tels que les serviettes, les tampons et les cups ;
  • la garantie d’accès à l’information, le dépistage et les soins axée spécifiquement sur les femmes en situation de précarité.

[1] Prénoms changés pour respecter l’anonymat des patientes

JIF2018

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